"Tout ira bien". C'est ce que semble dire Wim Wenders en nommant son dernier film, par lequel il célèbre sa découverte de la prise de vue en 3D : "Every thing will be fine", ça s'appelle. A propos de ce film je n'avais quasiment rien lu avant d'entrer en salle, contrairement à mes habitudes. Par contre, j'avais entendu Wenders en parler à la radio, notamment dire ce qu'apportait pour lui la 3D. Ca m'avait intrigué, parce que je ne suis pas sûr d'adhérer à cet engouement pour la surenchère technologique. Quoi qu'il en soit, en entrant dans la salle je me disais "quand même, Wenders c'est sûrement du bon". Son "Paris Texas" est un film qui compte, pas vrai ?... Je n'ai pas vu ce petit dernier en version "à lunettes spéciales", je ne peux donc apprécier cet opus en vraie grandeur tridimensionnelle mais ça ne me tente pas. Certes, le traitement de l'image, du cadre et de la couleur sont au dessus du lot commun, même en 2D. Mais ça n'a pas suffi pour m'arracher à l'ennui. En gros ça nous conte le lent (TRES lent) cheminement d'un écrivain dépressif en panne d'inspiration qui ne retrouve sa verve créative qu'après avoir accidentellement tué un gamin qui se jette sous ses roues. J'ai bien compris le propos, mais les thèmes porteurs du scénario, à savoir la culpabilité fondamentale, le pardon et ses conséquences, les sources de la créativité et l'égoïsme foncier des grands créateurs ne sont ici pour moi que des prétextes à faire de la belle imagerie. Ils ne donnent même pas lieu à un développement des relations entre les personnages, ici évoquées par touches impressionnistes prélevées de loin en loin dans le parcours de leur vie. Rien qui m' accroche, m'apporte des clés. D'autant moins d'ailleurs que le bel écrivain (James Franco, photogénique comme une figure animée du musée Grévin) s'applique à ne rien laisser filtrer de ses émotions, qu'on ne sait même pas de quoi sont faits ses bouquins, qu'on en sait juste qu'ils sont des livres "plutôt pour adultes"...La beauté formelle ne remplit pas le vide existentiel. Je salue l'esthétique à la Hooper de cet ennuyeux tableau de maître, mais c'est bien parce que c'est Wenders ! ...Bof, bof...
_________________ "Y a une route c'est mieux que rien Sous tes pieds c'est dur et ça tient" Gérard MANSET
Dernière édition par monomental le 25 Aoû 2015, 17:20, édité 1 fois.
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