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MessagePosté: 26 Mar 2017, 11:26 
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Localisation: Nord Dordogne
Avec "Sage-femme", Martin Provost signe un film intimiste à la française comme je les aime où la "french touch" parisienne, qu'on pourrait presque taxer de parisianiste, fonctionne parce qu'il joue la carte de la sobriété, comme ses actrices. Claire est sage-femme, elle aime son taf qu'elle pratique à l'ancienne, elle a élevé seule son fils, elle vit sobrement sans autre joie que celle de donner sa vie et la vie. Elle est contactée par Béatrice qui séduisit son père et tenta de vivre avec lui avant de le plaquer fort cavalièrement. Après une vie un peu... dissolue, elle est rattrapée par la maladie et s'aperçoit qu'elle est bien seule. Dans ces retrouvailles improbables entre Claire, belle personne rayonnante de dévouement mais limite psycho-rigide (Catherine Frot, au top) et Béatrice, l'ex-maîtresse partie sans laisser d'adresse, égoïste inconséquente qui revient tenter de solder ses comptes la peur au ventre (Catherine Deneuve, toujours la pêche), dans ces retrouvailles tout fonctionne par ellipses, suggestions, non-dits, ressentis révélateurs et attraction des contraires. Béatrice est une joueuse dans l'impasse (perd et manque, soit dit en passant), factuellement il se passe peu de chose mais le film déroule ses deux heures et je ne les ai pas vues passer. Une seule frustration s'installe : j'aurais aimé en savoir plus sur la complicité qu'évoque vaguement Claire, complicité qui fit du départ de Béatrice une trahison pour elle, à ce qu'on ressent... Qu'importe : la maîtrise de la direction d'acteurs, la prestation tout en retenue des deux Catherine, que tout oppose mais qui réussissent à se re-connecter, celle des seconds rôles masculins faire-valoirs (O.Gourmet, rafraîchissant et juste), tout concourt à installer une émotion crescendo jusqu'au final, un peu prévisible mais efficace avec élégance. La classe, à part peut-être l'invraisemblable scène transformant la Deneuve en camionneuse, pas crédible, pas utile, pas raccord avec le reste du film. Allez, globalement tout de même, de la bonne ouvrage qui repose sur les solides épaules des deux têtes d'affiche. Je suis plutôt bon public, je n'en disconviens pas. Quoi qu'il en soit, préparez vos mouchoirs si vous êtes comme moi.

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"Y a une route c'est mieux que rien
Sous tes pieds c'est dur et ça tient"
Gérard MANSET


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