51Jgabuzo a écrit:
Salut à toi,
on n'a sûrement pas fini de parler de XJ, mais en parallèle, comme tu as évoqué le sujet des Solex de course, peux-tu nous dévoiler ce que tu allais faire en cette galère ? Galet'rré-o-types d'époque à l'appui ?
Gbz
Ah ! nostalgie quand tu nous tiens !
L' histoire avait commencé comme une blague entre copains; une petite commune près de Bordeaux organisait "le carroussel de Blanquefort" ( l' ACO a déposé 24 heures et intente un procès à tous ceux qui reprennent le nom de leur épreuve).
Dans notre esprit c' était l' occasion de passer un bon WE. Le plus dur fut de recruter 3 pilotes : 8 heures le cul sur la selle, ça use !
trouver 3 ou 4 montures, c' était facile, à l' époque (avant 1980). La préparation fut sommaire : décalaminage, pot neuf, vis neuves, vérif boulonnerie et roule ma poule sur ces engins antimécaniques au possible !
Bref, tant bien que mal, un peu plus de 700 kms à l' arrivée, pas de panne, tout le team surper content !
Le virus était bien incrusté !
Pour l' année suivante : artillerie lourde : création d' une association où je me nomme démocratiquement président-team manager-chef mécano, recherche de sponsors, et retroussage de manches 4 mois avant l' épreuve.
Récupération de 4 ou 5 Soldo, ma cave commence à être bien garnie !
Avec une partie de l' argent des sponsors j' investis dans de l' outillage : flexible, meules, fraises et pas mal de pièces : pneus, joints, visserie etc ...
Prépa classique, comme en catégorie "origine" aujourd' hui : et que je te creuse 2 transferts à l' arrière et remonte les autres, j' agrandis le carbu au max, culasses rabaissées (au 600/800 à l' eau sur une vitre de 2cv ) pots dessoudés et vidés 2 segments au lieu de 3, jupe du piston retaillée. Faut que ça respire ! Mes voisins commencent à me regarder d' un sale oeil à cause de mes bruyants essais intempestifs !
2 Solex engagés. 6 pilotes + ou - volontaires, 2 tentes 2 caravanes, un J7 emprunté pour le WE, quasiment des pros quoi !
Pour la course, stand somptueux avec banderoles et tout. Barbecue classique : le fût coupé dans la longueur. Les femmes remplissent les voitures avec le ravitaillement solide/liquide pour 15 à 20 personnes.
Les machines marchent bien ! Chaleur d' enfer : le goudron s' incruste dans les rainures des pneus surgonflés à 4/5 kgs (on ne parlait pas encore de bars)
Vers 18 heures un pilote se fait percuter, il avait mal attaché son casque et ses incisives dégagent sur le bitume ! Direction hosto. Dur ....
Grand moment pour le repas du soir : combustion maxi du barbecue de la mort , flammes de 2 mètres, arrivée des pompiers !
Les pilotes restants souffrent. crampes dans les bras et les cuisses. Mais notre arme secrète est là : notre kiné (e) belle comme un jour ! à chaque arrêt massage en règle des valeureux pilotes, le pantalon sur les chevilles et ... le rouge aux joues (ailleurs aussi ???)
Au dernier ravitaillement, deuxième arme secrète : la topette d' éther dans le réservoir !
Enfin l' arrivée : un peu plus de 900 kms, dans le premier tiers du classement. Joie et bonheur !
Sacrés souvenirs pour tout le monde et avant tout un grand élan de solidarité dans toute l' équipe. L' occasion aussi de mesurer l' écart entre une prépa 'amateur' et les quasi pro : boite à clapet, refroidissement liquide, carbu de 19 etc ... j' ai même vu des moulins fixés par 4 points de soudure au lieu des vis habituelles : quelques coups de burin bien placés, changement de berlingot et ça repart ... en moins d' une minute !
Les aleas de la vie professionnelle m' obligeront à laisser les clés de 9 au fond de la caisse à clous pendant pas mal d' années avant de repiquer au 2 roues à traction avant amélioré, mais c' est une autre histoire .....
Depuis ces années là j' ai le plus grand respect pour les teams d' endurance et je suis convaincu qu' une course se gagne en amont et dans les stands, même si les pilotes doivent parfois se cracher dans les mains. J' ai passé un paquet de nuits à admirer ce travail et je suis fan absolu du SERT (Méliand) et du team METISS (JB Bruneau & Yves Kerlo).