"Quand la chine s'éveillera, le monde tremblera", disait je crois Peyrefitte dans son bouquin des années 70.
Ce week end, ma moitié et moi on était à Paris, et on en a profité pour aller voir un film qu'on avait loupé à sa sortie, le mois dernier : "A touch of sin", d'un certain Jia Zhang Ke, avec des acteurs dont je ne chercherai pas à vous recopier le nom !
Les critiques étaient toutes dithyrambiques, que je lise mon "Première" ou que j'écoute F.Inter aux heures où on parle de cinoche. Et je souscris à tout ce que j'ai entendu, en me demandant comment le réal a fait pour passer le filtre de la censure de son pays, tellement son film donne de la Chine une image sombre !
A travers le portrait de quatre protagonistes qu'on regarde "péter les plombs" chacun à sa façon, Zhang Ke nous dresse le tableau d'une Chine perdue entre passé et présent. La Chine de Zhang Ke ne garde de ses traditions culturelles millénaires qu'un vernis anecdotique presque...touristique (c'est comme ça que je perçois les deux scènes de théatre antique, avec masques de dragons et coups de gong et tout et tout, qui s'invitent de façon improbable dans le fil du récit). Sa Chine a zappé les idéaux égalitaires de la révolution culturelle, ne laissant passer de ce régime impitoyable que la corruption qui gangrène tout. Sa Chine laisse s'installer l'individualisme de la course au profit et son cortège de violences en tous genre.
Le résultat nous a cloués à nos fauteuils, et ne me donne vraiment pas envie de... chinoiser.
Je suppose que vous ne le trouverez plus dans les salles, mais si vous le voyez passer en DVD sautez dessus, c'est un film saisissant.
Mais tout sauf réjouissant. A bon entendeur salut.